20110109

La chambre des officiers de Marc Dugain.

Ce livre est publié en 1998, il a reçu Prix des libraires et le Prix des Deux Magots.
Ce roman est inspiré directement de l'histoire familiale de Marc Dugain. Le grand-père maternel de l'auteur a été sa principale source d'inspiration : c'était une Gueule cassée.



En 1914, Adrien Fournier, ingénieur spécialisé dans les chemins de fer, est affecté au génie pour la guerre. La veille de son départ, il rencontre Clémence, une jeune femme venue accompagner son ami pianiste à son train pour partir à la guerre. Adrien invite Clémence à venir chez lui, elle y passe la nuit. Le lendemain, Adrien part à la guerre, laissant Clémence seule dans son appartement. Lors des 1ers jours de la guerre, Adrien part avec deux autres soldats faire une reconnaissance au bord de la Meuse pour un projet de construire un pont sur la Meuse afin d'y faire passer les soldats. Lors de la reconnaissance, ils se font attaquer, les deux soldats meurent et Adrien reçoit un éclat d’obus au visage. Il se réveille dans un hôpital de Paris, où on l'emmène dans un service spécial pour les officiers. Il a perdu ses dents, son palais, ses lèvres et l’odorat. Il ne peut manger que par un tube qu’on lui met dans la bouche. Il y restera cinq ans, il rencontre deux personnes : Penanster et Weil ; ils deviennent des amis très proches. Ils font la connaissance de Marguerite, une infirmière qui a été défigurée elle aussi par un éclat d’obus. Tous les quatre, ils créent une association pour aider les blessés de guerre. Adrien reçoit de multiples greffes de lèvre et palais. Au bout des cinq ans, il n’a toujours pas retrouvé son visage et même plus tard dans le roman, quand les progrès de la médecine lui permettraient d'améliorer son visage, il refuse car il en a assez des opérations. Adrien et ses amis assisteront au traité de Versailles et à plusieurs autres cérémonies. Ils reçoivent tous les trois la Légion d’honneur. A leur sortie de l’hôpital, Adrien retrouve Clémence dans un théâtre, il la suit pour voir où elle habite. Il hésite à lui parler, mais le fait quand même, car pendant ces cinq années, il n'a pas céssé de penser à elle.




J'ai trouvé ce livre émouvant, on a une toute autre vision de la guerre que celle des tranchées, la guerre prend ainsi une toute autre dimension. On voit l'horreur des "gueules cassées", on rentre dans la peau d'Adrien, et comme lui on se demande comment arriver à vivre avec ce visage... Comment affronter le regard des autres.
On prend peu à peu conscience de ce que peut être une vie avec la moitié d'un visage, et on se prend à envisager sa propre figure sans machoire, sans nez, ou alors brûlée... Ce livre est original, car il est rare qu'on parle de ce côté ci de la guerre.
Quand est jeune et qu’on n'a connu aucune guerre, il est parfois difficile de s’imaginer toutes les atrocités qu'elle engendre. Après ce roman, une chose est sûre, c’est que jamais je ne voudrai avoir affaire à elle.

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